Jeudi 25 novembre 2010
Quatrième nuit dans cette hôtel alors que nous en avions prévu deux au départ, on a changé trois fois de chambre, on est passé de la suite à la chambre à deux lits dont un lit bébé, ça renforce les liens. On se fait petit: monter, descendre nos énormes sacs, les déposer dans l'officina et recommencer le lendemain. Ce n'est pas ça qui va nous arrêter.
Aujourd'hui, c'est le grand jour, 8h30 rdv chez Gregorio, notre transitaire, on attend le corredor, Didier, un peu nonchalant et surtout plus d'une heure en retard. Là, commence l'enfer de la paperasserie: passage à la douane à Panama Ciudad, petit détour par le bureau de notre chauffeur. Puis direction Colon.
13h tapantes, l'aduana de Colon, j'attends dans la voiture avec les enfants (comme d'habitude), à force d'explications, ils connaissent tous les boutons du tableau de bord. Des camions défilent toutes les dix secondes avec klaxon à l'appui, Keo baisse et remonte la vitre dès qu'il en voit un (ça fait penser à cette machine qu'on voit chez Ikea qui défonce un millier de fois un fauteuil pour voir s'il est solide) et crie « tu m'ennuies camion ».
14h00, Olivier nous donne des nouvelles, « on a déjà une signature il faut attendre la deuxième, il y a vingt minutes on m'a dit que le sous-chef allait arriver
ahorita, ce qui veut dire tout de suite » la réalité nous montrera qu'une autre traduction existe: « peut-être jamais »
15 heures, notre patience s'étiole, le stress monte, nous devons être à 16h dans un autre bureau.... On utilise la manière forte, apitoyer le petit personnel pour qu'ils nous trouvent ce p.... de mec, déchargement de nos deux petits têtes blondes dans le bureau, opération peu concluante, seul gain: quelques bonbons au café vite enfournés par les ninos.
15h40: la porte s'ouvre,on n'entend que la voix de mon tendre époux : «aah, el salvador!! » qui ne se gêne pas à faire des apartés peu gratifiantes.
15h45, on court en direction de la voiture, et là, marche arrière impossible, un camion nous bloque, quelques manœuvres, un rétroviseur cassé, beaucoup d'affolements, on arrive à se faufiler.
15h53, plus que 7 minutes: Didier, le corredor, si passif jusqu'à présent se prend au jeu, fait des queues de poissons, klaxonne à tout va, il fonce,OK on y est.
Et là je nai plus rien compris, olivier est déposé par Didier
face à un bureau avant de se diriger vers un autre, Moi? Et les enfants? Dans la voiture comme d'hab. Ça devient difficile de les tenir, ils ont été formidables, petit signe du destin, deux personnes s'arrêtent pour nous donner deux hamburgers, pendant qu'un autre m'aide à déplacer la voiture. Tout le monde est charmant ici!
Pendant ce temps Olivier et Didier entament un drôle de quadrille, se déplaçant d'un côté à l'autre du parking, de la aduana
à la almacenaje en passant par la fumigacion,...petits dessous de table, la victoire semble assurée et là, rebondissement: « tiene que venir manana », olivier fait un sitting après avoir jeté un coup de pied dans le guichet, je prends le relais, nous sortons nos dernières cartes, les ninos: « senora por favor, por mis ninos » avec ma petite mine déconfite . Là elle change d'avis, nous recevons le sésame de notre liberté, le pipingcar à trois rues d'ici, il est là on le voit derrière les barrières, deux gardes pour le surveiller, passage de douane, « il roule » hourra »
Retour à l'hôtel, dulce noche, un splendido pipingcar magnifico. Rien n'a été volé, il roule, plus que l'alimentation en gaz à régler.
Gracias Gregorio y Didier.