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samedi 16 juillet 2011

Nous déambulons de quartier chic en quartier chic. Il semble y avoir autant de drapeaux américains que de maisons, à croire qu'ils ont peur d'oublier qu'ils sont l'une des plus grandes puissances mondiales.
Les rues calmes du feuilleton de « Desperate Housewives » sont le théâtre de nos dernières aventures sauf qu'ici, la femme désespérée est celle qui dort, mange et fait ses valises dans un campingcar en sursis.
Voilà les valises sont prêtes, 4 lugagges de 23 kilos, du moins nous l'espérons, car on aimerait si possible s'épargner une amende de surcharge. A cela s'ajoutent 4 petites valises à roulettes, le compte est bon. On pousse tout dans la capucine qui ressemble maintenant à la soute d'un avion. Et où va-t-on dormir? Dans notre salle à manger. C'est d'une logique, tout ça...



Au programme 2100 km pour rejoindre Chicago, un petit storage y attend le pipingcar à qui nous allons payer des vacances. Un an pour se ressourcer, une cure de bien-être avant nos prochaines aventures programmés l'année prochaine, un petit tour et non un grand du Canada.
Nous comptons agrémenter notre transhumance de petits arrêts bien choisis afin que cette fin de voyage garde un goût de vacances. Une semaine donc avant le grand final, qui risque de ne pas être de tout repos.,avion de Chicago à Los Angeles et deux jours après, retour à la maison: Los Angeles-Washington, Washington-Bruxelles. Quand on peut faire compliqué, les bipèdes sont toujours là.
Ce qui ne devait être qu'une banale traversée d'Ouest en Est s'est avéré être un véritable chemin de croix, de désillusions en questionnement, nous prenons de plein fouet des vérités et des réalités qu'inconsciemment ou pas, nous avions négligées.
Difficile donc, de conter cette dernière semaine! Certains y verront le juste reflet de nos aventures du Panama jusqu'ici. Pour nous, c'est plutôt une chute vertigineuse du nuage de bonheur que nous nous étions construit. A cela le padre ajouterait « quand l'autruche sort la tête du sable, parfois elle a mal aux yeux » A méditer , certainement. Quant à moi, je crie à la persécution et décrète que la tranquillité ne veut pas de nous.
Je clôture là cette aparté pour enfin écrire notre irracontable semaine. Une grande respiration s'impose!
Enivrés des paysages grandioses de Yellowstone, notre route se poursuit dans le Wyoming, certains que le bitume filerait tout droit et tout plat. Mais le passage de la chaîne montagneuse Big Horn aurait pu rendre fou tout conducteur tétanisé devant le comportement de l'aiguille qui régit nos vies, pour certains l'horloge au poignet a le même effet, pour le padre c'est le cadran bleu blanc rouge de son poste de conduite. Notre pilote devient hypocondriaque par procuration et, de moins en moins confiant, décide après deux arrêts improvisés, de faire demi tour et d'allonger ainsi notre itinéraire de trois cent kilomètres. La sonnette d'alarme est tirée, pas celle de notre casa rodante mais bien la mienne, co-pilote émérite qui aimerait avoir son mot à dire. « il est hors de question de faire demi-tour » « c'est moi qui conduit, donc je décide » Il faut dire que je suis très douée quand il s'agit d'imposer mon point de vue, je persiste donc! Arrêt d'urgence (encore!) nous voilà à nouveau en bord de route , les clés sur le contact et le padre enfoui sous la couette dans notre capucine, IL NE VEUT PLUS CONDUIRE! Les niños restent dubitatifs face à ce misérable tableau (leurs parents cantonnés dans leur positions sur deux étages différents) essayant de comprendre ce qu'il se passe. Et heureusement grâce à une phrase bien choisie dont la croquette a le secret, ce début de scène de ménage a pris fin par un fou rire « c'est par où Chicago, par là ou par là ?» La divergence d'opinion était donc très nette. Ce que femme veut Dieu veut, demi-tour donc! pour s'arrêter cinq kilomètres plus loin, ......notre aiguille réclamant une nouvelle pause....., « et si on mangeait »!

Voilà, 150 km en six heures!! Logique quand sur 20 km, on s'est arrêté trois fois une heure!Qu'à cela ne tienne, ma victoire est proclamée, je peux donc arborer un sourire de vainqueur qui, malheureusement, sera de courte durée car la descente vers Devil's Tower, notre prochaine étape est amorcée et ,comme d'habitude, notre attention est reportée sur les freins.

Devil's tower, le centre de la terre ici dévoile une infime partie de ses secrets, du magma pétrifié flirte avec les nuages; aussi incroyable que cela puisse paraître.
 
Nos niños, eux, n'y voient qu'une tour autour de laquelle courir et jouer à cache cache est un pur régal. L'asticot prend de la vitesse en montée et en descente et arrive même par ruse à dépasser la croquette!
 
Cette petite pause très appréciée efface en un instant le calvaire de la journée. Nous poserons nos roues,ce soir dans le South Dakota, laissant le Wyoming et ses montagnes derrière nous!!
Et quand le soelil se lève,nous entamons un tour improvisé des garagistes du coin afin de connaître le mal qui ronge notre maison roulante. Verdict, les gouttes que nous retrouvons tous les matins sous notre carcasse? Le liquide de direction.La fumée et la tendance incontestée à la surchauffe? une vis cassée ou perdue, la solution? au prochain garage que nous n'avons jamais trouvé. Sur notre passage, quelques concessionnaires à qui nous proposons vivement d'acheter notre pipingcar. Pas d'amateur.... On ne comprend pas.... Nous décidons d'aller nous consoler sur les terres très touristiques du Mont Rushmore. Voir grand est sans conteste le leitmotiv de Borglum, sculpteur dont le travail est colossal! Les visages de 4 pompiers??, « non mon coeur ,ce sont des présidents », jettent leur regard au loin pour l'éternité. L'asticot lui se charge de créer l'instant, il dévale ( à son rythme mais tout seul)plusieurs volées d'escaliers, incredible!

 
Et déjà le quinzième badge de junior ranger prend place dans la poche de nos niños et clôture leur première collection , nous pouvons donc reprendre la route, direction les Badlands. Le soleil, peu à peu, s'incline sur les crêtes dorées, les couleurs amorcent une douce et belle nuit.
 
Réveil pluvieux, le gris prend part du paysage et nous relance plus tôt que prévu sur le bitume. Entre deux gouttes de pluie tout de même, on se faufile entre les points de vue, quelle liberté!
 

 
 
Maintenant il ne tient qu'à nous de rouler toujours tout droit laissant voguer notre esprit dans les aventures de ces derniers mois....
Mais comme à son habitude, ce sont toujours dans les moments les plus imprévisibles que notre pipingcar se charge de nous mettre à l'épreuve et celle-là vaut le ridicule des jeux sans frontières sans le chapeau tricolore sur la tête, course relais, entre le robinet et le moteur. Heureusement nous sommes épargnés des commentaires de Guy Lux, mort, pour notre plus grand bonheur. Une vraie leçon de survie. Bon je m'emballe mais que faire donc, quand une odeur de brûlé vous monte aux narines. Et bien on s'arrête à la prochaine sortie. Logique.... on ouvre le capot et ...... on regarde ......on constate .....quoi? rien puisqu'on y connait rien..... Heureusement, un badaud sur un tracteur s'arrête..... A peine dit bonjour, qu'il est déjà plié en deux et les doigts plein de cambouis, lui (pas le padre)..... Verdict, un trou dans un tuyau...... Le tuyau? Du liquide de refroidissement....la solution? Un système D pas très au point mais qui a le mérite de nous avoir laissé le temps de trouver un garage 15 miles plus loin. 15 miles, faut il le dire, les plus angoissants et les plus longs de l'ère des bipèdes. Autoroute, arrêt tous les deux kilomètres pour remplir en eau notre réservoir, à croire que notre pipingcar a des problèmes de prostate :il boit sans compter et se décharge tout aussi vite. Moi je suis toute désignée à faire le plein des bidons et le padre de la transfusion. Voilà la course relais engagée.
 Tout cela ne semble ne pas inquiéter nos niños qui aimeraient tout de même savoir quand va venir coxygrue. Une heure donc avec comme seul souci les deux kilomètres suivants, plus carpe diem que ça, tu meurs, il est vrai que dans ces moments, on ne se soucie pas de demain mais bien de la minute qui suit. Le peace and love, lui n'était pas au rendez-vous. Il fait nuit, le moteur ronronne toujours, ni desséché, ni rassasié mais les bipèdes, exténués.
Y a-t-il du soleil, aujourd'hui? On n'en sait rien!En grands sportifs, le challenge toujours d'actualité occupe toutes nos pensée, le garage? à 5 miles? Et c'est reparti, on rejoue du bidon.
La tôle rouge qui abrite notre sauveur se profile au loin. Lui? Pas très sympa,heureusement, ce n'est pas ce qu'on lui demande! Une heure plus tard, notre moteur est muni d'un nouveau tuyau. Notre avenir? Sans souci d'après lui mais nous conseille quand même de s'arrêter à la grande ville 150 miles plus loin.
Le sourire, bien qu'un peu crispé, reprend ses droits dans notre casa rodante en pleine convalescence croyant nos soucis derrière nous mais trois kilomètres plus loin, les symptômes de ce qui s'avèrera une erreur médicale nous clouent sur le bas côté. Une flaque dorée (le liquide de refroidissement) s'étale sous les entrailles du pipingcar, les valves ont été mal vissées, les tuyaux déconnectés. Le padre,contre toute attente, avec ses doigts de chirurgien qui pour une fois ne resteront pas immaculés, reprend le travail à zéro.

Une réussite! 3 litres d'eau marqueront la fin de cette épopée.... ou pas ! Puisque nous nous retrouvons une nouvelle fois sur le bas côté quelques heures plus tard, une odeur de fumée sonnant l'alarme. C'est le feutre qui isole notre capot qui prend feu. Un bon coup de ciseau du padre règlera ce début d'incendie. L'arrêt suivant sera le garage Ford de Sioux-falls!!!
Accueil très sympa.Le marketing américain est passé par ici, on nous gratifie de pouces levés face au récit succinct de notre voyage, on nous applaudit sans bruit, vraiment une communication positive.C'est d'ailleurs avec la même mauvaise foi qu'il nous annonce les dix jours d'attente pour la livraison de notre pièce cassée et la facture de 1500 dollars à prévoir. Et face à l'annonce de la date de notre retour à la maison, nous conseille avec un sourire de profonde compassion qu'il serait préférable de prendre l'avion. Les fumées, quoique pas trop dangereuses pour le moteur, pourraient atteindre notre santé! Système D?..... Nous voilà munis de trois fils de fer question de maintenir la boîte du filtre à air fermée, les attaches ayant fondu. Oui, oui, fondu....
Maintenant il n'y a plus qu'à croiser les doigts, s'alimenter de bitume pendant deux jours et prier pour que notre pipingcar tienne bon jusque Chicago.
Il règne dans notre boîte de conserve sur roues, un silence de mort, personne n'ose envisager la suite des évènements, le padre égrenne puis informe l'assemblée des kilomètres qu'il nous reste à parcourir. 900- 700-400- 300-250-150-100- On y est!!!
Heureux pour quelques heures, car maintenant il n'est plus question d'aventure mais de réalité, d'avenir, de décisions difficiles. Que va devenir notre pipingcar, le compagnon parfois instable mais toujours fidèle qui nous a mené jusqu'au bout de nos rêves.
Ici, les questions devront trouver réponses et le dilemme semble prendre difficilement fin.
Je ne citerai pas la liste à rallonge des petits maux et grands maux de notre carrosse, chaque page de mon blog doit en compter, mais bien le plaisir incontesté qu'il nous a offert.Nos virées en Espagne, l'éveil de notre asticot, les premiers sourires retrouvés, Notre pipingcar garé à côté de la maison, annonciateur de meilleurs moments. Il a transfiguré nos envies, a accompli nos désirs d'aventure, nous a donné plus de souvenirs heureux que nous pouvions, il fut un temps, à peine espérer. C'est le voyage qui prend fin, pas de vacances au Canada l'année prochaine, juste un devenir incertain sur les terres d'Amérique.
Nous sommes donc avec quatre jours d'avance à Chicago!!Nous devions le faire blinquer et, contre toute attente ,nous sommes en train d'arpenter tous les garages du coin tentant de lui trouver une seconde vie. Les signes de tête allant de droite à gauche précèdent un doigt tendu vers un autre avenir. Nos roues s'arrêtent même dans une casse où nos larmes sont prêtes à couler, l'avenir de notre pipingcar semble bien noir

.Nous nous résignons à le vendre pour 400 dollars à un homme plein de ressources qui se chargera de le ressusciter dans un camping à l'année et faire de ses pièces détachées les belles années d'autres créatures des routes.
Voilà, dans deux jours nous quittons notre préposé au don d'organes, les heures défilent lentement, l'ombre de la mauvaise décision planant dans l'atmosphère.
















































jeudi 7 juillet 2011

yellowstone

Ici encore, la nature nous fait la leçon. C'est qu'on serait prêts à redevenir poussière pour être partie active du spectacle qui se profile et explose devant nous. A Yellowstone, ce sont les micro organismes qui jouent les physiciens confirmés, les longueurs d'ondes se déclinent dans les sources d'eau chaudes, l'arc en ciel bout, mouille mais reste intouchable, seules les couleurs nous transpercent.





 







 






Quand l'unicellulaire cesse de voir grand, c'est l'invisible qui prend le relais. Les geysers créent l'instant, le spectacle éphémère et pourtant fidèle. L'invisible construit et détruit des lances transparentes qui jaillissent dans le ciel. Le show est époustouflant.
                       

  


                     

 L'entracte est sonné à l'arrivée des moustiques, qui comme nous, zyeutent le festin qui se profile. Nous voilà intégrés dans la chaîne alimentaire . Le grand final résonne comme des vacances, un bon barbec partagé avec nos voisins, famille française expatriée trois ans au Canada qui, comme nous, sont sur le retour. Conversations interminables, échanges et profils d'une nouvelle vie et ce, sous les étoiles. Seul l'appel de la couette nous oblige à retrouver nos pénates.
      



 Le réveil se fait tout en douceur, cadeau de nos niños qui, plus indépendants que jamais, sont déjà dehors chaussures aux pieds en train de jouer avec les campeurs d'à côté. OUI, oui un vrai goût de vacances.



Et quand les deux yeux sont à peine ouverts, c'est un bison que l'on retrouve dans notre jardin, ou plutôt nous nous rendons compte que nous sommes garés dans le jardin du bison.

 

Et cette proximité avec la vie sauvage est du pur régal. De quoi monter la tête au padre qui, aujourd'hui, se prend pour Davy Crocket heureusement sans le chapeau, parce que Monsieur s'est trouvé face à un grizzly et l'a mitraillé avec son appareil photo.


C'est donc à côté de mon héros que nous entamons notre dernière transhumance vers le centre est américain, direction Chicago.



En bonus quelques photos de la petite famille.



 

 

 



et yellowstone, c'est aussi ça!!




 

Et ça!!