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vendredi 25 février 2011

Ici , de l'autre côté du monde


Dans notre maison réduite au minimum, il fait bon vivre. Pour une vie au grand air, ces quelques mètres carrés suffisent (14m2). Nous avons tout :l'électricité, l'eau courante plus la liberté de changer d'endroit à tout moment. Quand  le soleil est présent , la vie défile à grande allure, les parents comme les niños se portent à merveille. Nous ne sommes plus des consommateurs à grande échelle; on se nourrit du soleil, des rires, des tâches quotidiennes et de livres. On consomme la vie et les jours s'étalent dans une douce chaleur. Chacun a pris ses marques, ce fut presque instantané, le lit de l'asticot s'est vite transformé en bateau, l'espace délimité par les pieds de la table en maison miniature pour enfants, notre poste de pilotage en mirador, vue panoramique exceptionnelle.
Pour les parents, il suffit de penser à tout, de remplir le frigo, de maintenir notre lieu de vie propre, d'avoir une idée de notre prochaine halte, de prendre le temps de regarder ce qui nous entoure.
C'est el Padre qui conduit et moi, qui guide. Les sautes d'humeurs, les hausses de ton, les petites phrases assassines sont quasi absentes. Il y a bien quelques éclairs de surtension quand  la nuit se dépose sur l'asphalte déroulante et que bivouac rime avec chimère. Et puis peut-être les humeurs parfois changeantes de nos niños qui peuvent passer du rire aux larmes à la moindre contrariété.
La vie suit son court, on lui tend les bras, on regarde nos niños grandir, et faire de nouvelles acquisitions. La croquette qui a laissé tomber la couche au Nicaragua, apprend à « nager » au Salvador, compte jusqu'à trois au Guatemala et colorie sans dépasser au Panama. L'asticot qui a marché seul pour la première fois dans le sable au Panama, nage au Salvador, sait tout du poisson, de la tortue et du papillon au Costa Rica et fait du cheval au Nicaragua.

Ici, on apprend qu'il n'y a pas d'échelle dans la pauvreté, qu'il est difficile de comparer des maisons faites de bâches et de tôles avec des maisons faites de bois et de terre comme on comparerait une villa à une maison deux façades ou un penthouse avec un appartement du deuxième étage.
On apprend que la vie, ici, est un labeur, qu'il n'y a pas de choix, on fait ce que les parents ont toujours fait. Le temps, ici, s'est comme arrêté. On va chercher l'eau où il y en a, cuisiner au feu de bois prend un temps fou. Le choix entre la vitrocéramique ou l'induction ne se pose pas.
On s'inquiète de savoir son mari jaloux et de la trempe qu'on  risque de s'attraper le soir si on parle à un autre homme.
On ne s'inquiète pas des futures études de sa progéniture, on espère seulement que la fille sera vite une bonne aide-ménagère et le fils assez fort pour travailler la terre.
Ici, on ne cherche pas à faire plus ou mieux, on essaye simplement de maintenir ce qu’on a.
Ici, les questions n'existent pas, la religion y répond avant même qu'elles se posent. Le quotidien prend toute la place.
Les repas se déclinent toujours sous les mêmes couleurs, le rouge des frijoles, le jaune des tortillas et le blanc du fromage. Ici, on ne picore pas le fondant, le croustillant, on ne paraphrase pas le sucré, le salé, l'acidité; on engloutit la quantité, on tue l'appétit dès son essence, on mange « rico ».
Au restaurant, l'ardoise décrit platement ce que vous retrouverez dans vos assiettes. Pas de « fruits de la mer à la rencontre des saveurs du pays plat » mais bien « pescado, papas fritas » (poisson ,frites)
Ici on ne pense pas perce neige en février,  jonquilles en mars et géraniums en mai, on pense terre battue ratissée en été et boue salissante en hiver.
Ici, on ne s'inquiète pas de l'herbe qui jaunit ou de la tondeuse qui ne démarre pas, on ratisse et on fauche.
Ici, on naît avec une machette en bandoulière et des tongs au pied, pas avec une gourmette au poignet et un compte épargne sans frais.
Ici, on te dit que ta fille est grosse de la même manière qu'on te vante ses yeux fabuleux.
Ici, le soir, les gens prennent place dans des hamacs, veillent sous les étoiles, rient, parlent, cuisinent sans la boite à image en fond sonore.
Sont-ils à plaindre, faut-il vraiment savoir s'il sont plus malheureux que nous, faut-il les aider et en quoi pourrions-nous les aider. Sortir les femmes de leur cuisine, mettre leurs enfants à l'école le plus tôt possible, leur faire miroiter une maison plus grande, leur donner une voiture pour s'enfoncer dans les embouteillages, accrocher à leur poignet une montre pour qu'ils puissent courir après le temps?
Impossible pour moi de répondre.

la tortue de la classe

Nous sommes au guatemala

lundi 21 février 2011



Le Salvador nous semble prometteur dès notre arrivée et ce, malgré nos petits problèmes techniques, l'effet anti-dépresseur des sourires Salvadoriens est des plus efficaces sur notre moral.
Direction le centro turistico de Suchitoto, et là, c'est la révélation pour nos niños, ils sont devenus accros à l'eau chlorée des deux piscines mises à notre disposition (il n'y avait personne à part nous).
D'une croquette barbotante nous sommes passés à  une nageuse expérimentée et d'un asticot frileux à un petit planchiste souriant. Nous misions sur le petit fond, ils ont décidé grand fond pour notre plus grand plaisir.
Triste de constater qu'ils n'ont plus besoin de nous, nous sommes consolés par l'asticot qui nous suggère d'agrandir la famille....
Nous y restons trois jours, trop content de voir les nouvelles prouesses de nos arsouilles.

Ensuite, direction Cinquera, village qui a été entièrement dévasté lors de la guerilla (1980 à 1992).
Nous partons à la rencontre de Rafael et de son bosque (bois) qui ,jadis, lui a sauvé la vie et qu'il protège aujourd'hui. Nous foulons les chemins empruntés par les compañeros imaginant la vie qu'ils ont mené ici, pendant ces douze années.  Nous apprenons la vie d'avant, les terres appartenant à de rares propriétaires souverains, les paysans travaillant six jours semaine pour le seul droit de cultiver une parcelle de terre le dimanche afin de nourrir leur famille. Nous apprenons le soulèvement des compañeros, les combats inégaux avec la Guardia Nacional, le désertion des campagnes pour les grandes villes,  les horreurs et les tortures subies par la population civile, le mode de vie des révolutionnaires réfugiés dans le Bosque. Nous apprenons les changemenst de campement tous les trois jours, les hôpitaux de fortune avec leur table chirurgicale  bancale cachées sous les arbres, les foyers des cuisines enfouis sous la terre. Les niños, eux, grimpent inlassablement et nous étonnent par leur nouvelle dextérité, ils bipédisent à merveille.

Direction le Pacifique, ça faisait longtemps, arrivée de nuit, après moultes manoeuvres, nous posons enfin nos nattes sous les arbres.
Réveil aux sons des vagues déferlantes, petite promenade en bord de littoral, la plage ne nous inspirant pas et une envie irrésistible de farnienter en bord de piscine pour nous  et de plouffer pour les niños nous fait déguerpir. Douce erreur, notre recherche de bivouac avec un grand B sera vaine et nous atterrissons dans un parking sordide au voisinage bruyant, une véritable coq-ophonie.
Le seul plaisir de la journée fut la visite appétissante d'un supermarché (n'en ayant pas croisé depuis  longtemps, ce fut magnifique).
Notre décision est prise, nous irons au Guatemala dès le lendemain.
Réveillés... par les coqs, nous plions bagage et nous nous lançons à la recherche d'un magasin d'électronique : notre transformateur 12v-220 v ayant rendu l'âme. Trois magasins plus tard , l'introuvable se trouve entre nos mains. Tout est donc réuni pour notre grande arrivée au Guatemala.

vendredi 18 février 2011

El Salvador

Le Salvador? A vrai dire, on n'en savait pas grand chose  et on a failli faire l'impasse dessus: pas de guide touristique, trop dangereux ...
Si on avait écouté les personnes que nous avons croisées, on n'aurait pas approché la frontière à moins de 500 kilomètres.
En Amérique Centrale, comme ailleurs, l'herbe n'est jamais plus verte ailleurs. Au Panama, nous devions être prudent au Costa Rica; au Costa Rica, il fallait prendre garde au Nicaragua; au Nicaragua, il fallait se méfier du Honduras, Alors le Salvadore n'en parlons pas.
En toute objectivité, le Salvador, j'y suis allée à reculons . Le Guatemala, tout proche , semblait plus prometteur et  puis qu'est-ce qu'un pays plus petit que la Belgique (21000 km2) pourrait nous apporter.
Jusqu'à la dernière minute, on a tergiversé mais  El Padre y croyait et , vu que c'est lui qui conduit... la familia a suivi.
Et depuis , chaque rencontre : du douanier à la boulangère en passant par le policier, la marchande de légumes, le garagiste, le cireur de chaussures, nous ont donné raison d'y être venus.
Comme si tout le monde avait pour but de nous empêcher d'aller voir plus loin.

Notre première halte : La Palma, petit village proche de la frontière qui vit de l'artisanat.
Les couleurs pastel envahissent l'intérieur comme l'extérieur des maisons.
Quantités de petits objets attirent l'attention des niños qui sont ravis de pouvoir toucher à tout.
Les ruelles bordées de hauts trottoirs leur offrent également un beau terrain de jeux: ils montent et descendent inlassablement les escaliers donnant sur ces hautes estrades,de quoi nous donner le tournis.
Un vent soutenu frappe les parois du pipingcar et nous pousse à aller voir plus loin MAIS une petite pipingstrophe nous cloue sur place : notre escalier électrique reste bloqué en position baissée.
On essaie de prendre les choses en mains , je sors le manuel d'utilisation  pendant qu'El Padre va tâter du caillou sous la carrosserie.
LA solution est toute trouvée: mon manuel stipule  qu'il est possible de remonter l'escalier manuellement  et pour ce faire, il suffit de " séparer la bielle du raccordement, entre l'arbre moteur et le renvoi, de fermer l'escalier et tourner le pivot en U jusqu'à ce que le côté qui tourne s'enfile dans le trou à côté du mécanisme".
Ils auraient tout aussi bien pu ne rien stipuler car la bielle du raccordement n'évoque rien de bon pour el Padre.
On envisage le pire, démonter l'escalier à coups de marteau , transformer notre pipingcar en caravne résidentielle et se reconvertir dans l'artisanat local mais contre toute attente, el PAdre , l'homme aux deux mains gauches qui, aujourd'hui, sont pleines de cambouis, parvient à remonter l'escalier et à le bloquer en position fermée.




Le plaisir et la satisfaction sont vite oubliés car nous découvrons rapidement une  autre pipingstrophe : notre batterie semble ne plus se charger correctement.
Notre destin semble prendre des couleurs bien sombres!!
Nous étions prêts à accepter de nous passer de notre escalier mais envisager la vie sans électricité , c'est tout simplement impossible.
Pour sûr, cela signifierait la fin du voyage car sans électricité, pas d'eau, pas de frigo, pas d'ordi et plus de sourires!!!
C'est donc dans une ambiance quelque peu morose que nous prenons la direction de Suchitoto, petite ville coloniale située à 30 km de La Palma.
Une église blanche immaculée surplombe le Parque Central, le marché couvert regorge de fruits et légumes , une atmosphère paisible plane autour de nous.
Malgré les atouts de Suchitoto, nous partons à la recherche d'un garagiste susceptible de pouvoir nous aider . On aurait pu tomber sur un charlatan ou un "bon à rien" mais on a trouvé Francisco , le nouveau mentor d'el Padre ( il a réussi à détrôner Iniesta en 10 coups de tournevis).
Ce petit garagiste de village , dépêché dans notre camping car à la tombée de la nuit, nous a étonné par sa gentillesse , sa pugnacité, ses compétences et son acharnement  car , après deux heures de recherches méthodiques, il a non seulement trouvé la panne inhérente à notre batterie mais a aussi réparé notre escalier qui peut, à nouveau, être qualifié d'électrique et d'escamotable.
Ce travail en heures supp nous a été facturé 5 dollars, sûrement inconscient qu'il venait de sauver nos envies inassouvies d'aventures.
Nous doublerons son cachet et le remercierons vivement.





slc mariposa

copan 0001

lundi 14 février 2011

Nous sommes bien arrivés au Salvadore
14/02/2010
Copan ou la rencontre de Tête Droite (l’asticot), Chapeau Rose ( la croquette), Renard Boîteux (el Padre) et Oreille bouchée (moi-même) avec Coquillage Fumé, Popol  , Lapin 18
et Jaguar Nénuphar, dignes successeurs du roi fondateur : le grand seigneur Soleil Ara Quetzal.




Nous foulons donc les artères de l’ancienne cité qui fut un des centres religieux, politiques et marchands de la civilisation maya.
Entre stèles, temples, pyramides et terrain de jeu de balle, nous sommes reportés 1800 ans en arrière.
Un petit retour sur l’histoire de ce peuple s’impose.
La civilisation maya est avec les  Incas et les Aztèques, une des trois grandes civilisations qui a marqué le Nouveau Monde; celle-ci s'étendait principalement sur les territoires actuels du  Mexique, du Belize, du Guatemala, du Honduras et du Salvador.
Son héritage est principalement architectural, comme en témoignent les imposantes ruines de palais et temples pyramidaux dispersés à travers la jungle. Elle est aussi connue pour avoir développé d’impressionnants savoirs en mathématiques et en astronomie, ainsi que le seul système d'écriture intégral de l’Amérique précolombienne.
L'écriture Maya
C'est un système d'écriture fait de dessins apelés « glyphes »;les glyphes correspondant soit au mot que l'on voulait écrire soit pour représenter le même mot. A ce jour, plus de 800 glyphes différents ont été identifié
Les Mayas ne possédaient pas d'alphabet et leurs phrases étaient toutes constituées comme ceci :
Verbe – Nom- Lieu
Exemple : Nacio 18 Conejo Copan

Photo

Les chiffres Mayas
Les Mayas ont aussi développé leur propre système numérique, basé sur des chiffres allant de 1 à 20, les enfants apprenant à compter sur leurs doigts et ...sur leurs orteils.
1 : / 2 : ●● / 3 : ●●● / 4 : ●●●● / 5 : ▬ / 6 : ●▬ / 19 : ●●●●▬ ▬ ▬
Le calendrier Maya
Le calendrier maya se fonde sur deux cycles de 13 et de 20 jours.
Les 13 jours étant numérotés de 1 à 13 et les 20 jours du second cycle portant des noms tels que Imix, Ik, Akbal, Xan,...
Le jour 1 du cycle de 13 jours devenant le 1 Imix lorsqu'il rencontrait le jour Imix du cycle de 20 jours. Ensuite venaient le 2 Ik, le 3 Akbal,..
Au bout de 13 jours, le premier cycle recommençait alors que l'autre cycle comportait encore 7 jours; le quatorzième jour devenant le 1 Ix, le 15 ème jour : le 2 Men.
Une fois le cycle de 20 jours terminé, il recommençait à 8 Imix, 9 Ik,...
Les combinaisons se poursuivaient pendant 260 jours.
Malgré ce système nous paraissant très complexe, les astronomes mayas parvenaient à prédire avec grande précision les éclipses, les phénomènes récurrents en se basant sur le fait qu'on pouvait prédire 'avenir en observant les cycles du passé.
Ainsi, ils pronostiquent la fin du monde pour le 12 décembre 2012 (12/12/12)
Les cérémonies religieuses
Lors des cérémonies religieuses, les rois offraient leur sang ( en se perçant la langue, le pénis, les oreilles) pour apaiser les divinités.
Le jeu de pelote
Apparenté à un ancêtre du football, le jeu de pelote  se jouait avec une balle de 4 kg et avec toutes les parties du corps à l'exception de la tête, des mains et des pieds sur une surface  trois fois plus petite qu'un terrain de football. Ce jeu  servait souvent à résoudre des litiges entre communautés rivales, le capitaine vaincu étant sacrifié


La chute
L’effondrement de la société Maya classique vers 900 demeure un mystère, une des hypothèses formulée : le déclin de la société serait dû à la famine et à la sécheresse ; l’accroissement de la population aux abords des cités entraîna un déboisement importnat avec pour conséquences inondations et baisse des productions agricoles.
Phénomène proche de ce que nous connaissons aujourd’hui, ce qui tend à prouver la croyance Maya selon laquelle la vie est cyclique et l’histoire se répète.



C’est dans cette civilisation que les niños sont devenus des bipèdes à part entière, les sacs à dos sont remisés (définitivement ?) dans la salle de bains.
Tête droit porte fièrement son chapeau de cow boy et Chapeau Rose expose ses petites fesses potelées (rebondies) quand elle gravit les hautes marches du temple.
Nous quittons ce lieu sacré comme le firent les mayas il y a 1000 ans . Direction El Salvador !!






vendredi 11 février 2011

11/02/2010
Après nos vacances délicieusement prolongées, nous prenons l’Ouest comme visée, direction Copan Ruinas.
Le Honduras est définitivement montagneux, les routes sinueuses semblent ne jamais prendre fin.
Entre les grandes villes dont les abords grouillent de fast food américains et les villages exposant leurs maisons de terre et de bois, le contraste est rude.
C’est un plaisir enfin de voir Copan Ruinas qui nous impose ses toits de tuiles et laisse peu à peu apparaître ses artères pavées parcourues par de minuscules taxis rouges.
On sent ici la proximité du Guatemala et l’influence Maya. Quantité d’échoppes aux effluves appétissantes font place aux couleurs de l’artisanat local.
Nous flânons un peu jusqu’au musée des enfants qui offre à nos niños d’interagir avec le monde maya, le squelette d’un ancien roi retiendra toute leur attention ( la croquette : «  il est beaucoup mort, lui ? » , l’asticot : « non, un peu mort »).

Nous poursuivrons notre visite jusqu’au Mariposario. De la chenille au papillon en passant par la chrysalide, nos yeux sont rivés sur ces taches de couleurs qui virevoltent au-dessus de nos têtes : papillon hélicoptère à la vie éphémère , impressionnants morphos bleus , papillons tigres : liberté quand tu nous tiens !!!





jeudi 10 février 2011

On voulait vivre poisson, palmer entre les coraux,manger le bleu turquoise des Caraïbes, Utila destination de rêve devait nous offrir tout cela.
Tout était calculé, 5 jours maximum, le camping car dans un parking d'hôtel attendrait notre retour.
A nous donc les fonds marins , mais devenir poisson ne s'avère pas chose facile.
On étudie les lois de la physique régissant le grand bleu.
Avant d'être tortue, poisson, requin,il faut d'abord penser pression atmosphérique, densité, sinus, oreille interne, trompe d'Eustache, poumons, il faut jongler entre scaphandre, bouteille, détendeur.
L'apprentissage , un succès! La mise en pratique , une catastrophe!!
Respirer sous l'eau s'avère angoissant pour el Padre et l'équilibrage de mes voies aériennes, un échel total.
A à peine 3 mètres de profondeur, une douleur intense dans les oreilles pour moi, et une sensation de manque d'air pour el Padre clôturent la séance prématurément.
S'ensuit un repos forcé où nous troquons notre combi en néoprène avec masque et tuba .
Faute de plongée à 18 mètres, nous récupérons nos niños et farnientons, snorkelons, marchons au rythme des vagues quasi absentes.
Nous en profitons aussi pour peaufiner la présentation de notre autre site : el camino del pipingcar.
Les jours s'égrènent et mes oreilles occupent toutes mes pensées à l'affût d'une amélioration notable.
Nous reprenons notre cursus 5 jours plus tard.
El Padre goutte aux joies de la flottabilité neutre et ses senstations magiques de lévitation pendant que je me bats et grapille, centimètre par centimètre, quelques mètres aux profondeurs azures.
Autant dire que chaque tentative d'équilibration (souffler par le nez tout en bouchant celui-ci) fait résonner en moi toute l'hostilité que le monde marin éprouve à mon égard.
Les écumes de l'abandon me submergent mais sont rapidement contrées par la scène grandiose qui s'impose au fil de la descente.
Poisson ange, poisson perroquet, poisson coffre, poisson chirurgien font place aux sergent major, aux requins nourrice et aux tortues.
Ce monde qui nous était inconnu jusqu'alors nous impose sa diversité, ses couleurs, ses lois, ses rituels.
Nous jouons le rôle d'invités discrets et admirons ,bouche bée, cette faune et cette flore grouillante et époustouflante.
Utila signe aussi de belles rencontres: celle de Laetitia et Laurent, voyageurs français ainsi que celle d'Isabelle et de Kerla , baby sitters attitrées de nos niños avec qui boire un vere et partager un repas d'anniversaire (celui du padre)  fut des plus agréables.
Notre certification PADI (Professional Association of Diving INTERNATIONAL, el Padre aime se l'entendre dire) en poche, nous laissons ISa et Kerla à leur nouvelle vie d'insulaires et prenons la route vers le continent pour retrouver notre pipingcar laissé 10 joursplus tôt.
Et, par bonheur, nous le retrouvons intact!!!
Qu'il est doux de l'entendre démarrer au quart de tour.














jeudi 3 février 2011

Pourquoi un tel silence, C'est que le Honduras nous a coupé toute inspiration. A peine passé la frontière, ce sont les nuages qui nous accueillent, ils surplombent les premières forêts de pins de notre voyage. Une route montagneuse serpente entre falaises abruptes. Première halte à Yuscaran, petit village perché avec petites ruelles de pierres (datant de l'époque coloniale) et toits de tuiles. Deux distilleries rythment les journées des habitants, le parque central, au coeur du village est investi par notre petite famille, el Padre prend part à toutes les conversations (il est plus connu, ici, en une nuit, qu'en 5 années passées à Donceel) les enfants inventent, chevauchent, courent et étalent un sourire radieux. Le lendemain, après un petit déjeuner offert par une voisine, nous reprenons la route en direction du lago Yojoa. Nous nous frottons aux routes toujours plus montagneuses ainsi qu'aux conducteurs honduriens incontrôlables. Dépassement dans les virages sans visibilité, conduite musclée, certains tentent de tripler ignorant les panneaux interdisant le simple dépassement et parait que le pire est à venir, le Guatemala tenant le titre du plus mauvais conducteur d'Amérique Centrale.
Nous traversons, Tegucigalpa, sans problème, (portes et fenêtre fermés, la Capitale étant la plus dangereuse d'Amérique Centrale) et arrivons au lago en soirée. Les parois du pipingcar sont martelées par la pluie, effet boîte de conserve assuré, le panorama au petit matin, ne nous fait pas rêver, la pluie, assombrissant les couleurs, nous pousse à poursuivre notre route. Trois jours à ce rythme, rouler, rouler, jusqu'aux Caraïbes, sous une pluie diluvienne, terrains inondés, rios en crue, paysage un peu désolé. La vie au grand air nous est proscrite (pluie oblige), nous consommons l'oxygène de notre pipingmobil jusqu'à saturation.
Les bipèdes ont besoin de vacances!!!!!!!
Ça tombe bien, on entrevoit une pointe de bleu dans le ciel obscur, départ demain pour Utila, île des Caraïbes à 1h en bateau de la Ceiba.
Au programme, travaux de vacances pour les parents, retour sur les bancs d'école, familiarisation avec la théorie d'Archimède, tout cela pour l'obtention de notre certification Padi, sésame des fonds sous marins. Mais que va-t-on faire de nos niños? N'ayant pu dépêcher la gardienne attitrée de nos enfants, nous trouvons Kerla et sa maman Isabelle, deux françaises, toutes disposées à s'occuper de nos petites têtes blondes.
Pendant que nous nous plongeons dans nos livres de cours, pointons un bout de palme dans l'eau transparente et endossons notre scaphandre noir, l'asticot et la croquette, fabriquent des colliers de coquillages, dessinent dans le sable et prennent du bon temps..
Nos premiers pas vers une hypothétique passion future feront vraisemblablement l'objet d'un prochain message! Suspense