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mercredi 15 juin 2011

Death Valley

Nous ne sommes pas encore arrivés et déjà un rideau noir s'étale sur le paysage, enfermant le temps d'une nuit ses secrets.La pleine lune éclaire de ses volutes le silence , la chaleur sèche et étouffante qui s'engouffre dans notre boîte de conserve enflamme en un instant tous nos espoirs de pouvoir fermer les yeux sur nos rêves.
Petit briefing avant de faire dodo, « Ici, il fait très chaud et nous sommes sur le territoire des coyotes » et ça mange quoi les coyotes? « les orteils des petits enfants..... mais ne t'inquiète pas ils ont peur des voitures » et des camping cars aussi?
Les voilà rassurés et déjà ils bavent sur leur matelas.


Lever 5 heures juste pour le sunrise. On se promet de ne pas passer une nuit de plus ici et de déguerpir de cette fournaise avant midi. Trop, trop, trop, vraiment trop chaud!!! On a peur de rôtir sur place.
6 heures, lunettes de soleil pour tout le monde juste de quoi adoucir le blanc qui éclate et s'étale sur des kilomètres. On goûte la grande étendue et le ciel qui contraste avec ce manteau de neige éternelle s'élançant à 80 mètres en dessous du niveau de la mer.




     
 


 

 


La nature aurait pu s'arrêter là, le spectacle est déjà fabuleux mais celle-ci s'est emparée de la palette de l'arc-en-ciel et nous offre quelques kilomètres plus loin un tableau magnifique. Eclate alors la magie des métaux qui se mélangent à la roche. Tout explose sur une vue panoramique. On en oublie presque le mercure qui ne cesse de grimper.



 





11h30, il est temps de partir, le Lake Isabella sera notre oasis pour la fin de l'après-midi. Mais les couleurs qui règnent en maître dans la vallée s'emparent du pipingcar. Une aiguille va se loger dans le rouge, une vapeur blanche s'échappe d'un tuyau et le noir prend place sous le capot. Le padre se brûle les doigts en ouvrant le couvercle de notre casa rodante , le spectacle que l'on découvre est à pleurer, notre moteur semble endeuillé. No comment!


Nous sommes coincés dans la vallée de la MORT!!! Peu de circulation et aucune voiture ne semble vouloir s'arrêter, pas de réseau GSM non plus, et le soleil au zénith joue avec notre température corporelle.
Une bonne nouvelle! nous avons souscrit une assistance auto! Mais encore faut-il savoir la joindre. Commence alors un sacré manège, on agite les bras, le padre monte dans une voiture, le reste de la famille est coincé en bord de route dans notre four qui ne roule plus, la patience côtoie la chaleur assez difficilement.
15h: Le padre revient se dessécher avec nous, une dépanneuse sera là dans deux heures. Dans deux heures????? Et oui, la vallée de la mort est enterrée dans un trou perdu. Pas la moindre ville à moins de 130 bornes. Et c'est seulement maintenant que les niños se demandent ce qu'il se passe; pourtant nos têtes d'enterrement et cet arrêt imprévu semblait très clair. On leur dit; on attend Coxygrue (tiré de leur dessin animé préféré, Bob le Bricoleur) Hihihi Coxygrue va venir. Coooooool
L'ambiance? Plutôt bonne du moins au début. On fait le bilan des catas que nous cumulons depuis le début du voyage; c'est vrai que déjà à l'aéroport de Zaventem, les ennuis ont commencé, les gardiens des airs ne voulant pas nous laisser embarquer. Après le flash back suivent les phrases rituelles que nous lançons à chaque fois dans pareil cas. Y a pas mort d'homme,...... y a pire dans la vie et naturellement nous sommes bien placés pour le savoir..... On se plante aussi devant notre épave qui, quand même nous a mené jusqu'ici. A-t-il émis son dernier ronronnement? Mort sur la scène de nos aventures, quelle belle fin! On se voit même faire un petit remember day chaque année pour fleurir la croix que nous aurions pris le temps de planter sur ce bas côté qui commence à nous pomper joyeusement.
18h30, pas l'ombre d'un truck.
Dans l'ensemble, nous patientons civilement; d'aucuns auraient eu le culot de mettre sur la table l'incapacité notoire du padre dans le domaine mécanique et ma fenêtre qui doit se trouver aujourd'hui en Alaska.
19h00 Coxygrue est là, les niños sont déçus, il n'est pas bleu et trop petit. Ce n'est quand même pas une raison pour le laisser filer.
30 minutes plus tard notre casa est solidement arnachée à son destin qui nous est toujours inconnu.Toute la famille prend place dans le poste conducteur de notre sauveur. Le padre est stressé! Une première! 10 % de dénivelé, un arrêt recommandé par les autorités pour vérifier les freins, l'avenir incertain du pipingcar. Sur ce coup là, je suis plutôt zen. Il sera toujours temps de s'inquiéter demain et si, par malheur le câble cédait, j'assumerais parfaitement ce suicide malheureux qui; en un instant, règlerait cette question sans réponse: que va-t-on faire de notre casa croulante et en plus on empocherait le gros lot, l'experte comptable que je suis en serait presque ravie.
Arrivée à Ridgecrest à 22H, Le pipingcar se reflète toujours dans les rétroviseurs de Coxygrue et oui il est toujours là. Les réponses à nos incertitudes? Demain 8 heures, rendez-vous avec Bob le Bricoleur.


7h30 lever. L'ambiance est drôlement pesante, une nuit sur le parking d'un garage n'est pas spécialement réparatrice. On cuit et on déprime. Le padre n'a pas faim. Bob le Bricoleur ne vient pas. Toujours pas de réponse. 145 dollars pour le diagnostic, cela finit de nous mortifier.
Bon, bon, bon, bon. Voilà voilà, voilà, Il est là,le padre piétine, ne quitte pas des yeux notre garagiste ,se fait même prier d'aller boire un café. La nouvelle tombe, notre pipingcar est ressuscité il était juste un peu déshydraté. Nooooooon? A 11 heures, il ronronne à nouveau et nous emmène infatigable vers d'autres aventures.

2 commentaires:

  1. Très belles cartes postales et très beaux voyageurs. Souricette a-t-elle joué au casino et a-t-elle gagné? Gros bisous

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  2. OUF... mais que de suspense ... me suis demandée comment vous alliez vous en sortir puis je me suis vite rendue compte que "tout" aillait pour le mieux vu que je lisais ces lignes... Que d'aventures, de rencontres et de lieux magiques et inoubliables WAOUW... ça fait rêver, ça donne envie.... Gros bisous à vous 4...

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