7 janvier 2011
Objectif du jour: remplacer notre pompe à eau par une neuve ( c'est notre fournisseur de voyage attitré « les baleines » qui nous l'offre) , question de voir si le problème vient bien de la pompe.
Moi, je pars faire les courses avec les enfants, je ne veux pas être spectatrice de ce carnage. El Padre, un tournevis en main ,ça peut faire mal, très mal!
Deux heures plus tard, échec: la pompe fonctionne mais fuit, début d'inondation mais, contre toute attente, El Padre persiste. Moi, je serre les dents pour garder mon calme . « On a perdu le joint »
« Pas moyen de revisser le tuyau » Je commence à avoir mal à la tête,
Pour El Padre, les maux de dos se font sentir ( la pompe à eau est difficile d'accès , dans le fond d'une armoire et derrière le chauffage) car il travaille dans un trou noir , bras et jambes tendus, dos courbé. Il y a mieux pour débuter en plomberie!!
La cause semble définitivement perdue , on envisage les 6 prochains mois sans eau (peu réjouissant), je me résigne, je tourne en rond, les enfants jouent sur la digue, inconscients du drame qui est en train de se jouer, je lis, je marche, j'attends...
Les esprits s'échauffent, les mots fusent jusqu'au moment où El Padre sort de la fournaise, en sueur et déshydraté (tel un mineur chilien), le sourire aux lèvres, criant sa victoire.
Première réaction: je n'y crois pas mais, manifestement, l'opération de pointe qu'El Padre vient de réussir tient du miracle .
Resto pour tout le monde!!!
El Padre chante, saute, n'a-t-il pas fait un petit pas de danse??? Il s'exclame, c'est le plus beau jour de sa vie !!!
En route pour Ometepe, l'île aux deux volcans dont un est un cône parfait (aussi parfait que l'homme de ma vie).
La chance nous sourit, à peine arrivés au port, on nous dit qu'on peut embarquer tout de suite.
On met le turbo et là, nous attend...un bateau à plate forme, le seul souci c'est que celui-ci est pratiquement full, il ne reste qu'une place pour une voiture.
Notre esprit d'Occidentaux, « la sécurité avant tout » nous souffle que nous devrons nous armer de patience jusqu'au prochain ferry quand, contre toute attente, l'équipage nous presse d'embarquer.
Nous nous plions docilement à leur demande sans cacher notre interrogation.
Nous dirons que seuls deux tiers du camping car ont embarqué sur el barco, le tiers restant surplombant dangereusement les eaux noires du lac. Très peu rassurant!!


On se dépêche d'ailleurs de sortir du camping car pour se mettre à l'abri et prier pour que notre casa rodante ne devienne pas la prochaine attraction touristique des plongeurs professionnels du coin.
J'imagine déjà notre pipingépave envahie par les poissons, les requins (.......) vidant notre frigo et...notre pompe à eau, fraîchement acquise, rouillée.
Il valait mieux ne pas mettre le nez dehors, le spectacle donnant le tournis: le pipingcar tanguant au rythme des vagues, feignant de tomber à tout moment.
Même un vrai marin aurait eu le mal de mer face à un tel spectacle!!
Une heure de traversée, transis de crainte, les fesses serrées, les muscles tendus, le ventre ballonné, essayant d'échapper qux images d'hécatombe passant en boucle dans nos esprits; les lueurs de la terre ferme pour unique objectif.
La nuit est tombée depuis longtemps déjà, le pipingcar pose enfin ses pneus sur le bitume, on reprend les commandes pour s'arrêter en bord du lac.
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