Antigua
C'est toujours impressionnant, l'arrivée dans une cité coloniale. En quelques kilomètres, on est projeté dans une civilisation à l'Européenne où tout est propre, quadrillé, ordonné.
Les façades colorées cachent des trésors insoupçonnés, c'est un délice d'entrevoir à la dérobée d'une porte laissée ouverte à notre indiscrétion les cours intérieures ornées de fontaines et de bougainvilliers. L'architecture espagnole explose en grandeur, en couleurs et en romantisme.


Antigua fut entièrement détruite lors du tremblement de terre de 1773 mais au détour des cuadras, des vestiges de l'ancienne capitale, qui comptait alors 38 Eglises, nous prennent par surprise.



Ici, les écoles d'Espagnol, les cafés chics et les restos foisonnent. Nous reprenons pour quelques jours une vie citadine, prenant plaisir à fouler les carrelages anciens, à manger dans des décors recherchés, et même à se retirer quelques minutes dans des toilettes design. Nous redécouvrons le plaisir du beau, du réfléchi, du luxe.
Nous sommes ici, comme si nous étions chez nous, entre touristes et ladinos. Les femmes mayas qui arpentent les trottoirs, tentant de vendre leur artisanat semblent venues d'une autre époque.







L'âme guatémaltèque de la ville se concentre dans l'atmosphère chaotique du marché couvert. C'est une énergie totalement différente qui se dégage. Toutes les étapes de la vie se déclinent sur les étals. On mange, on vend, on cajole, on crie, on cuisine, on chante, on dort.
Les poissons côtoient la viande, les fruits jouxtent les sacs d'épices, les fleurs mortuaires rencontrent les jeux pour enfants.
Toutes les générations sont représentées, du bébé lové dans une écharpe nouée à la vieille dame assise à même le sol derrière une montagne d'avocats.
Nous passerons trois jours dans cette cité hétéroclite encerclée de trois volcans.
Antigua est aussi un lieu de rencontre pour de multiple voyageurs, nos voisins de bivouacs sont suisses, français, allemands, brésiliens, retraités ou jeunes surfeurs. Nous échangeons les bons tuyaux, les bonnes adresses.

Pendant que les parents discutent, l'asticot joue les apprentis coiffeurs et la croquette, sa première cliente. Antigua signera également l'apprentissage pour nos niños du conditionnel: les « je voudrais bien de l'eau, maman, stp » remplacent désormais les « je veux de l'eau » et les « de l'eau! » lancés dans des cris de rage assourdissants.
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